Hoang Nhi Vu, Rosalie Gillet

 

La 5G – une révolution depuis la 4G

La 5G (cinquième génération) est une norme de réseau de téléphonie mobile. Elle succède à la quatrième génération, appelée 4G : elle n’est pas une simple amélioration des réseaux 4G mais opère une véritable révolution, en offrant des améliorations significatives en termes de vitesse, de latence, de capacité et de bande passante. Ainsi, la 5G évite le risque de saturation des réseaux lié à l’augmentation des usages numériques (smartphones, tablettes, objets connectés) et permet de prendre en charge de nouvelles applications et d’améliorer l’efficacité des réseaux mobiles.

Si son déploiement fait l’objet de contestations concernant en particulier l’effet sanitaire des ondes électromagnétiques et l’impact environnemental de cette technologie, elle offre de nouvelles perspectives aux entreprises.

 

La 5G – le futur des entreprises

La 5G est porteuse d’innovations de rupture pour de nombreux secteurs clés de l’économie, notamment pour l’industrie 4.0 (la maintenance préventive, la fabrication de haute précision, le suivi logistique d’un très grand nombre d’articles, la multiplication des capteurs), la santé (opérations à distance en temps réel), l’automobile (communications ultra-fiables à très faible latence pour les véhicules connectés et autonomes) ou les médias (réalité virtuelle en 3D à 360°).

 

La notion de “plateformisation” des entreprises à l’ère de 5G

La « plateformisation » est un nouveau modèle économique propre au capitalisme de données, « un intermédiaire entre différents usagers qui vise via des outils ou une infrastructure dédiée à produire des données à exploiter ». Selon le rapport de l’ANRT  « la 5G constitue, pour les entreprises industrielles, une voie d’accès privilégiée à la plateformisation numérique ». 

Cette nouvelle génération de réseau est perçue comme l’architecture technique qui permettra la transformation des entreprises en plateformes, et dont le modèle économique résidera dans la captation et l’interconnexion de données sur des chaînes de valeurs entre les organisations, au premier rang desquels, « la santé (télémédecine, téléchirurgie, surveillance à distance), la ville intelligente (territoires connectés, sécurité publique, maîtrise énergétique), l’industrie (automatisation, robotique, pilotage à distance) et les transports (autonomisation, liaisons entre véhicules) »

 

Les réseaux autonomes

Cela repose aussi sur l’apparition des réseaux autonomes. Le terme « réseau autonome » (SA, pour « Standalone » en anglais) fait référence à une architecture de réseau dans le contexte des réseaux mobiles, notamment la 5G. Il s’agit d’une évolution par rapport au réseau non autonome (NSA, pour « Non-Standalone ») qui a été utilisé jusque dans les premiers déploiements de la 5G. Grâce au réseau autonome (qui permet aussi les améliorations notées dans le premier paragraphe), la 5G fonctionne de manière indépendante et n’est pas tributaire des infrastructures de la 4G ; et apporte aussi, par exemple, la mise en œuvre de nouvelles fonctionnalités telles que le découpage de réseau (network slicing) qui permet d’allouer des ressources de manière dynamique pour répondre à des besoins spécifiques.

En 5G, l’ANRT souligne la virtualisation des fonctions réseau, offrant aux entreprises un « réseau sans fil privatif » à haut débit. Bien qu’agissant comme leur propre opérateur dans une zone spécifique, elles ne sont pas considérées comme des opérateurs de télécommunications selon l’ARCEP. En isolant les données du réseau public, la protection et la confidentialité des données liées à la production sont théoriquement complètes. Ainsi, la valeur des données échappe entièrement à l’opérateur de télécommunications, revenant plutôt à l’industriel qui gère son réseau, ainsi qu’à ses éventuels prestataires spécialisés dans les données et les communications électroniques.

 

Focus sur les différences entre 4G et 5G : 

Vitesse :

  • 4G : Les réseaux 4G offrent des vitesses de téléchargement allant jusqu’à plusieurs dizaines de mégabits par seconde (Mbps).
  • 5G : La 5G promet des vitesses beaucoup plus rapides, allant de centaines de Mbps à plusieurs gigabits par seconde (Gbps).

Latence :

  • 4G : La latence, le temps nécessaire pour envoyer des données d’un point à un autre, est généralement d’environ 30 à 50 millisecondes.
  • 5G : La 5G vise une latence extrêmement basse, souvent inférieure à 10 millisecondes, voire inférieure à 1 milliseconde dans certains cas.

Capacité :

  • 4G : Les réseaux 4G ont une capacité limitée pour gérer simultanément un grand nombre d’appareils connectés.
  • 5G : La 5G est conçue pour prendre en charge un nombre massif d’appareils connectés par unité de surface, améliorant ainsi la capacité du réseau.

Bande passante :

  • 4G : Les réseaux 4G utilisent principalement des fréquences inférieures à 6 GHz.
  • 5G : La 5G utilise un spectre plus large, y compris des fréquences inférieures (sous-6 GHz) et des fréquences millimétriques (au-dessus de 24 GHz), offrant une bande passante plus importante.

Technologies sous-jacentes :

  • 4G : LTE (Long Term Evolution) est la technologie dominante utilisée pour la 4G.
  • 5G : La 5G utilise différentes technologies, notamment le réseau non autonome (NSA) dans les premières implémentations et le réseau autonome (SA) dans les déploiements ultérieurs, ainsi que des fonctionnalités telles que la découpe de réseau (network slicing) et le MIMO massif (massive multiple-input multiple-output).

Applications et cas d’utilisation :

  • 4G : Les réseaux 4G sont adaptés à une large gamme d’applications, y compris la navigation sur Internet, la diffusion en continu de vidéos et les appels vidéo.
  • 5G : La 5G est conçue pour prendre en charge de nouveaux cas d’utilisation, tels que l’Internet des objets (IoT), la réalité augmentée (AR), la réalité virtuelle (VR), les véhicules autonomes, les communications critiques et les applications industrielles.

Sources

5G – Wikipédia 

STRATÉGIE D’ACCÉLÉRATION 5G ET RÉSEAUX DU FUTUR – entreprises.gouv.fr

La 5G dans les chaînes de valeur des données – Un défi technologique et industriel devant nous – La rem